La Falaise

Debout au sommet de la falaise, Nadège regarde le vide, cette plage en contrebas où elle ira se fracasser une fois qu’elle aura vu le soleil se lever une dernière fois. Elle a 34 ans, 34 ans d’une vie insipide, toujours trahie, trop souvent exploitée. Elle n’a rien à laisser derrière elle, pas même un chat ou un chien. Le dernier s’est fait écraser, il y a 15 jours…
Les cheveux dans le vent, en attendant le soleil, elle se souvient de ses 16 ans, quand elle a pu quitter la maison avec son petit ami du moment qui l’a plaqué tout de suite. Depuis 18 longues années, elle travaille à des boulots minables parce qu’elle n’a pas de qualification, vivant dans des petits studios ou des 2-pièces avec parfois quelques moments de joie et beaucoup de solitude. Pourtant, elle est loin d’être moche, une blondinette au visage un peu poupin et aux formes généreuses. Devant sa glace, elle se souvient du succès du lycée et des garçons puis des hommes qui lui tournaient autour voulant coucher avec elle. Mais pas un pour l’aimer, elle.
Plus que 5 minutes avant d’en finir. Sa voiture s’est péniblement traînée jusqu’ici, les côtes étant raides. Elle a même cru qu’elle devrait finir le chemin à pied. Elle s’assied sur le banc face au panorama, elle rassemble une dernière fois ses souvenirs, cherchant ses meilleurs moments : pas grand-chose. Un premier rayon fuse dans le ciel grisâtre. Même un ciel bleu, elle ne l’aura pas eu pour son dernier jour.

Elle se lève, se positionne face à la mer qui bruisse 50 mètres plus bas, les pieds à un pas du vide. Un petit caillou chute, ricochant sur la paroi. Elle espère qu’il n’en sera pas de même pour elle et qu’elle ira direct en bas. Une lueur émerge à l’horizon, la mer s’illumine, le soleil arrive, il est l’heure. Elle ferme alors les yeux.

— Si j’étais toi, j’éviterais ce genre de plaisanterie !

Elle sursaute, elle se retourne prestement, les yeux grand ouverts. Un homme de taille moyenne, chauve et à barbichette, est debout pas loin d’elle. Il est entièrement vêtu de noir, comme ses yeux, un appareil photo en main et l’autre autour du cou. Il la regarde fixement tout en la contournant. Comme elle, il est au bord de la falaise mais un peu plus en retrait, à moins de 3 mètres. Il vise le soleil qui se lève et prend quelques photos.

— Je sais bien que le panorama est photogénique au lever du soleil mais tu ferais tache écrabouillée sur les rochers d’en bas !
— Oh laissez-moi tranquille !

Il continue à prendre des photos, comme si de rien n’était puis il remet le cache sur l’objectif et se tourne vers elle :

— Maintenant que le moment magique est fini, tu pourrais peut-être t’écarter du bord ?

Elle obéit machinalement, sa voix possède un tel ton impératif, sec avec une nuance ironique qu’elle s’y s’est pliée. Lasse, les épaules voûtées, elle part s’asseoir sur le banc.

— Même çà, je l’ai raté ! J’ai tout raté !
— En tout cas, ta mère ne t’a pas ratée, même si t’es pas foutue de te mettre en valeur !
— De quoi je me mêle !
— C’est le photographe qui parle, baby ! Dit-il d’un ton docte.
— Et je ne suis pas votre « baby » !
— Toutes les filles pas trop mal sont des « baby » dans ma profession, à moins que tu préfères « cocotte » ?
— Foutez-moi la paix !

Il laisse tomber, s’occupe de ranger son matériel dans un grand sac noir, lui aussi. Du coin de l’œil, elle le voit ranger soigneusement ses appareils et songe qu’il aurait été bien qu’au moins un homme s’occupe d’elle ainsi. Il accroche son sac à l’épaule et s’adresse alors à elle :

— Bon ! Je présume que tu as faim ? J’ai ce qu’il faut chez moi. Tu viens ?

Surprise, elle ouvre la bouche mais pas un son ne sort. Il continue, ironique :

— À moins que tu ne désires gober les mouches !

Vexée, elle ferme la bouche et se lève, histoire d’en découdre avec cet odieux personnage quand, d’un coup, son estomac gargouille !

— C’est bien ce que je pensais : t’as faim ! Alors, tu viens ? Au fait, moi, c’est Florian et toi ?
— Euh… Nadège… mais…

Et il s’en va par le petit chemin qui longe la falaise. Elle reste plantée, là, le regardant partir. En voilà encore une, pense-t-elle, ce type est vraiment impossible ! D’un coup, il se retourne et lui lance :

— Alors, « Euh Nadège » c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?

Et du coup, dépassée par les événements, elle le suit.

Durant des 200 mètres qui suivent, il avance tout en la surveillant du coin de l’œil. Elle marche 20 mètres derrière lui. Elle n’en revient pas de ce qu’elle fait là. Elle est en train de suivre un inconnu aux rudes manières, un personnage bizarre tout en noir. Il arrive à sa voiture, une sorte de 4×4, il dépose son sac délicatement sur le siège arrière, s’installe au volant et ouvre la portière côté passager.

— Allez, monte, je ne vais pas te dévorer toute crue !
— Euh, c’est que…
— Si c’est pour ta voiture rouge que j’ai vue là-bas, t’inquiète, tu la récupéras tout à l’heure ! Et arrête de pondre des « euh », ma cocotte !
— Euh… Bon.

Comme une automate, elle prend place à côté de lui. Le siège est drôlement confortable. La voiture s’enfonce dans l’arrière pays. Quelques kilomètres plus loin, ils arrivent à une grande grange semi-enterrée, du gazon sur la toiture. La façade est résolument moderne.

— Mon antre, dit-il en ouvrant la porte et la laissant entrer en premier.
— C’est… coquet ! Répond-t-elle en découvrant l’intérieur.
— J’en suis content, en effet.

Il y a de quoi, c’est aménagé du sol au plafond en pur design industriel mais avec goût. La grange est découpée en divers plateaux plus ou moins cloisonnés.

— Suis-moi ! Fait-il.
— Euh… oui…

L’instant d’après, elle déjeune d’une tasse de café et d’un croissant réchauffé au micro-onde. Durant ce temps, il l’observe posément de l’autre côté de la table tout en mangeant. La dernière bouchée engloutie, elle lui demande :

— J’ai quelque chose sur le nez ou quoi ?
— Non, pas çà… Je songeais à autre chose… Oui…
— Ah et quoi ?
— Viens ! Lui ordonne-t-il.

Bien qu’elle n’apprécie pas cet ordre, elle se lève pour le suivre dans un dédale de panneaux. Elle découvre un studio de prise de vue sur un large plateau avec une armada de spots lumineux accrochés partout et du matériel professionnel dans tous les coins. Il continue sur sa lancée et ils arrivent dans une pièce avec des présentoirs de vêtements comme dans un magasin de mode. Quatre cabines d’essayage sont disposées dans un angle. Le long d’un mur, une table à maquillage complète. Nadège est ébahie devant une telle profusion. Tout ce qu’elle trouve à dire, c’est :

— Vous êtes photographe professionnel ?
— C’est bien, Nadège, t’as un esprit de déduction hors du commun !
— On ne vous a jamais dit que vous étiez un sale type ?
— Tous les jours, ma cocotte.
— Et de plus, je ne suis pas votre cocotte !
— T’as raison, çà va faire au moins une minute que tu n’as pas prononcé un seul « euh » !

Lui tournant le dos, il s’affaire dans les vêtements, soulevant des cintres, comparant des robes entre elles. Il en choisit certaines puis se tourne vers Nadège lui désignant du doigt une porte :

— Derrière, il y a une salle de bain avec douche, prends-en une, les peignoirs sont dedans, y’en aura bien un à ta taille.
— Eh là, vous vous prenez pour qui ? J’ai pas de douche à prendre, là maintenant !
— Ah oui ? Tu avais quelque chose de prévu ce matin après t’être fracassée du haut de la falaise ? T’as un téléphone, là à côté, tu peux décommander… Si tu as quelqu’un à appeler.
— Oh !

Nadège en est rouge de confusion et de colère. Impavide, Florian lui ouvre la porte de la petite salle de bain et la pousse dedans.

— Bon, mettons les choses au point. Y a quelque chose en toi qui mérite que je sorte mes appareils. Mais avant de te changer, faut que tu te douches puis que je te maquille.
— Pourquoi ?
— T’es sourde ? T’as quelque chose, je ne sais pas quoi, mon objectif le saura. Et puis, qu’as-tu à perdre ?

Nadège se tortille sur place, louchant sur la douche. Il sourit. Elle songe qu’il est nettement plus agréable avec un sourire.

— Ah çà ! T’inquiète pas, j’ai jamais violé une femme sans son consentement !

Et il sort, la laissant seule. Quelque chose lui dit qu’il ne tentera rien. Elle fait couler l’eau, se déshabille. L’eau chaude lui fait un bien fou, elle use et abuse des produits qu’elle découvre. Après s’être séchée, revêtue d’un large peignoir, elle se décide à sortir de la salle de bain. Il est là qui l’attend à la table de maquillage.

— Fais « sisit », ma belle !
— Vous allez me faire quoi ?
— Te maquiller ! Tu sais : fond de teint, fard à paupière, rouge à lèvre etc.

Tout d’abord, il relève ses cheveux blonds en un chignon qu’il fait tenir à coup de pinces. Pendant de longues minutes, il s’active sur son visage, y étalant divers produits, brossant ses cils, passant divers pinceaux sur ses paupières, dessinant ses lèvres. Comme elle est perpendiculaire au miroir, elle ne suit pas sa transformation mais elle sent que quelque chose a changé. Il espace ses interventions, se recule souvent pour mieux contrôler le résultat.

— Ouais, ouais, c’est nettement mieux. Je ne m’étais pas trompé, t’as vraiment quelque chose !
— Quelque chose ? Et quoi donc ?
— C’est simple, ma belle : regarde-toi dans le miroir.

Elle pivote la tête et y découvre une étrangère : elle est belle, mise en valeur, ravissante. Maintenant, elle ressemble à ces filles qu’elle découvre dans les magasines. Elle est stupéfaite de la transformation, de ses yeux lumineux, de ses joues fraîches, de son nez droit et de sa bouche pulpeuse. Ses cheveux négligemment rassemblés en un chignon aux mèches qui s’égarent sur son front et ses tempes lui donnent un air résolument moderne, dynamique. Durant ce temps, il s’occupe de ses mains qu’il enduit de crème, polit les ongles, les vernit. Les yeux grand ouverts, elle est rivée à sa propre image, comme fasciné. Florian est particulièrement content de lui. Elle finit par articuler :

— C’est vraiment moi, cette fille ?
— Oui, c’est toi. Jamais personne n’a été foutu de le découvrir.
— Oui, je sais ! Lâche-t-elle, abattue.
— J’ai cru comprendre. Bon, maintenant, tu t’occupes toi-même de tes orteils. J’ai remarqué que tu étais déjà épilée nickel.
— Oui, hier… Pour rien, d’ailleurs… Dit-elle, le regard triste.
— Pour un type qui n’est pas venu, qui t’a plaquée ou un truc dans le genre ? Laisse tomber ce genre de connard. Maintenant, on passe à la vitesse supérieure !
— Vitesse supérieure ? C’est-à-dire ?
— Qu’on passe au studio. Mais avant comme je ne fais pas dans le peignoir de bain, tu te changes dans la première cabine là-bas après en avoir fini avec tes pieds. Je t’attends dans 5 minutes, le temps de régler mon fourbi.

Il sort de la pièce, la laissant face au miroir. Quand quelques minutes plus tard, il la voit entrer dans le studio, vêtue d’une veste un cuir violet pâle et de la jupe mi-cuisse assortie, perchée sur des talons qui lui ondulaient la démarche, il ne peut s’empêcher un sifflement admiratif :

— T’es encore mieux que je ne le pensais !
— Merci…

Elle rougit, ce simple compliment lui plait même s’il vient d’un sale type sadique mais qui dit ce qu’il pense. Pendant un quart d’heure, il la place sous ses spots, ajuste les parapluies, mesure les lux, la flashe, lui demande une pose puis une autre. D’abord gauche et timide, elle se laisse aller et finalement, çà lui plait.

— Et bien, ma belle, tu t’en sors bien !
— J’aurais jamais cru… Mais c’est… agréable…
— Tant mieux parce que ce n’est pas fini. Dans la deuxième cabine, tu trouveras d’autres trucs à mettre !
— Il y a combien de cabines à côté ?
— 4 et elles possèdent chacune quelque chose. Allez, vas-y. J’ai un truc à régler pour que tu voies les prises qu’on vient de faire.

Elle s’exécute et part se changer. Elle tiqua un peu mais revient néanmoins dans le studio. Encore vêtue de cuir pour deux éléments, elle porte une longue veste qui descend à mi-mollet, une longue jupe qui s’arrête au-dessus des genoux. Ses jambes sont magnifiées par un collant luisant sombre. Ses chaussures ont des talons plus hauts. C’est le haut foncé pailleté assez transparent qui révèle délicatement ses seins un peu lourds mais bien accrochés qui la fait rougir. Elle n’a pas trouvé de soutien-gorge cette fois-ci dans la cabine et a compris qu’il n’en fallait pas.

— Et bien, qu’y a-t-il ? Dit-il la voyant revenir troublée, les bras croisés sur sa poitrine.
— C’est que… c’est transparent !
— T’as jamais mis ce genre de truc pour réveillon ?

La réponse étant évidente, il arrive à la mettre en confiance et petit à petit, elle oublie qu’elle est presque seins nus. Sa longue veste virevoltant, la chaleur des spots aidant, elle finit par prendre des poses suggestives, peut être un peu trop. La séance finie, Florian connecte son appareil à un ordinateur portable, il semble souffrir d’un problème avec son pantalon. Elle découvre alors sur l’ordinateur la première série, l’ensemble violet la met bien en valeur. Elle rougit quand elle visionne la nouvelle série, elle s’aperçoit au fil des écrans qu’elle est dotée d’un charme évident, d’une charge érotique classe. Florian est visiblement très satisfait, il se frotte les mains et commente positivement chaque vue, même si parfois, il la traite de manche à balais. Avec effroi et un soupçon de volupté, elle voit ses tétons se durcir de vue en vue, les auréoles se marquer, rondes et larges.

La gorge sèche et toute chose, Nadège quitte le studio pour aller se changer dans la troisième cabine, un tantinet inquiète de ce qu’elle y trouvera. Eh oui, un crantage au-dessus. L’ensemble n’est pas trop translucide mais néanmoins sexy, elle le revêt avec appréhension.
Le regard satisfait et admiratif du photographe lui fait plaisir, elle se sentait un peu « pouf » dedans. Un corset bleu électrique à lacets par-devant laisse entrevoir la naissance de ses seins et s’arrête au nombril, un mini short de la même couleur met en valeur ses cuisses, et sur ses épaules en pur contraste une veste longue couleur ivoire accroche la moindre lumière.

Presque deux heures se sont écoulées depuis la première prise de tout à l’heure et elle ne ressent aucune fatigue. Elle éprouve même une sorte d’excitation à poser devant l’objectif. Sous les spots, sur le fond dégradé, elle virevolte, prend la pose, se moquant à présent si on en voit un peu trop entre les lacets ou que le short remonte haut sur ses fesses, une fois le manteau long au sol. Malgré ses 34 ans, elle se plait à prendre des poses de midinette, nombril à l’air, buste en avant, mains dans les cheveux. Elle a du mal à réaliser que tôt ce matin, elle avait décidé d’en finir. Florian lui fait signe qu’on peut passer à la suite. Elle le regarde et constate une bosse sous sa ceinture. Le feu aux joues, elle quitte le studio et s’engouffre dans la dernière cabine.

Cinq minutes passent et Nadège ne revient toujours pas. Vaguement inquiet, Florian va voir ce qu’elle peut bien faire. Elle est toujours dans la cabine.

— Qu’est-ce qu’il y a ? Demande-t-il.
— J’ose pas…
— Tu n’oses pas quoi ?
— J’ose pas sortir comme çà !
— Attends, j’ai ce qu’il te faut.

Une minute plus tard, alors qu’elle se morfond dans la cabine, un bras émerge du rideau, flûte de champagne en main sous son nez.

— Bois çà, çà ira mieux
— Vous voulez me saouler ?
— Pas avec une seule flûte quand même !

Nadège n’ose pas répondre. En général, déjà au début de la troisième, elle est pompette. Néanmoins, en remerciant, elle prend la coupe et la boit. Pas mal, ce n’est pas du bas de gamme ! Ayant retrouvée un peu de courage, elle dit alors :

— Je vais arriver mais je préférerais que vous m’attendiez au studio, si vous le voulez bien.
— Ok, je te laisse la bouteille sur la table.

Et il part. Elle glisse une tête hors du rideau : personne. Elle avise la bouteille et décide de se resservir un verre. Au moment de le boire, elle se voit dans la glace : Ce n’est pas possible, ce n’est pas elle, cette créature aguichante et sexy dans ce body noir en dentelle très travaillé qui épouse ses seins, son ventre un peu rond et qui sert de porte-jarretelles à des bas tout aussi crénelés de haute classe qui gainent admirablement ses jambes. Elle vide son verre d’un coup. Puis elle avise son string miniature qui contient à peine sa toison dorée. Elle remplit à moitié sa flûte puis se retourne afin de voir l’effet qu’elle produit par derrière : C’est encore plus aguichant. Ses jambes sont décidément bien mises en valeur par les bas qui contrastent avec la chair blanche du haut de ses cuisses. La ficelle du string plonge dans sa raie fessière comme une invitation. La découpe arrière du body est une incitation au crime.

— Non ! Dit-elle en reposant son verre.

Et elle attrape la bouteille au goulot et la vide à trois-quarts. Prise d’un coup de fouet, elle déboule dans le studio. Elle respire un grand coup et lance :

— On se la fait, cette séance ?

Florian qui a l’œil, ce qui est normal pour un photographe, comprend vite dans quel état Nadège se trouve. Il décide néanmoins de commencer. Complètement désinhibée, elle prend des poses torrides et sensuelles. En connaisseur, Florian apprécie mais n’en reste pas moins professionnel, ce qui exige de lui un certain effort, surtout du côté de son slip, contrairement à ce qui se passe d’habitude. Il se dépêche car déjà elle vacille dangereusement. À travers le viseur de son appareil, il voit que Nadège et la gravité commencent à être sérieusement fâchés. Il a juste le temps de se précipiter pour l’empêcher de tomber et la cueille de justesse dans ses bras. Complètement hors service, elle enroule ses bras autour du cou de son sauveur et tente de l’embrasser. Tout en évitant sa bouche, il la dépose délicatement au sol tandis qu’elle s’accroche à lui, l’attirant contre elle. Il se débarrasse de son appareil photo. Elle s’agrippe à son T-shirt, ses jambes essayant de le retenir.

— Vous… Vous ne voulez pas de… moi ? Pleurniche-t-elle.
— Pas dans ces conditions, ma belle, pas dans ces conditions !
— Alleeeez !

Et elle l’attire encore plus vers elle. Décidé, il passe un bras sous son dos et l’autre sous ses jambes et la soulève puis sort du studio. Elle se colle à lui en ronronnant, satisfaite. Calmement, il se dirige vers la salle de bain, la dépose dans la cabine de douche. À moitié partie, elle ne réalise pas tout de suite où elle se trouve. Elle pousse un hurlement strident quand l’eau froide jaillit sur son corps quasiment dénudé. Comme une folle, elle sort de la douche pour se jeter sur Florian qui l’attend avec une robe de chambre.

Dans la cuisine, devant un café chaud, les cheveux mouillés, l’air misérable, Nadège pique du nez vers la table. Rouge écarlate, ayant réalisé ce qu’elle avait fait, elle n’ose plus regarder Florian qui pousse la tasse afin qu’elle la boive.

— Bois çà, çà te fera du bien !
— Désolé, je suis désolée… Gémit-elle.
— Faut dire que tu as bien descendu la moitié de la bouteille et même plus, c’est pas mal pour une fille qui ne sait pas boire !

Quelque chose a changé mais quoi ? Elle réalise que le ton de sa voix est amical, voire même attendri. Elle relève alors la tête et découvre qu’il lui sourit gentiment. Elle ébauche un sourire timide et bois son café. Ils restent silencieux, l’un en face de l’autre, de part et d’autre de la table.

— Je vous remercie de ne pas avoir profité de la situation. Dit-elle enfin.
— Je te l’ai déjà dit : je ne viole que les femmes consentantes !
— Si elles sont consentantes, ce n’est plus du viol ! Fait-elle amusée.
— Je te préfère en train de sourire ! Je ne suis pas sur que çà ne serait pas du viol car je suis assez… exigeant, vois-tu !
— Tant que çà ?
— Tu veux une dém…

Il s’arrête en plein vol. Nadège penche la tête sur le côté et complète :

— Une… démonstration ?
— Oui, c’est bien ce que j’allais dire…
— Je vous plairais donc un peu ? Dit-elle, intéressée.
— Euh…
— C’est vous qui pondez des « euh » maintenant !

Il reprend vite ses esprits, pose les bras sur la table et approche son visage du sien :

— Oui, tu me plais, depuis la première minute. Oui, j’ai été un peu odieux avec toi parce qu’il fallait te secouer pour t’empêcher de faire ta connerie et que tu me foutais la trouille !
— La trouille, je vous fous la trouille, moi ?
— Que tu te jettes de la falaise et que…

Il s’arrête, semble chercher ses mots :

— Tu me fous aussi la trouille parce que des filles, il en défile des tonnes dans mon studio, des cannons d’enfer, elles ne me font rien.
— Et moi, je vous fais quelque chose ?
— Oui…

A ces mots, Nadège se lève de son siège, serrant le peignoir contre elle et vient se placer à côté de lui. Tremblant légèrement, elle le dévisage et lui dit alors simplement :

— Viens !

Et son peignoir chute au sol. Elle se révèle dans toute sa beauté, dans cet ensemble sexy tout en dentelle noire. Interloqué, Florian hésite. Il l’interroge du regard.

— Je suis pleinement consciente et… consentante… Mais pas ici.

Elle le prend par la main et l’entraîne vers le studio. Le délaissant, elle se place sous les projecteurs qu’elle vient d’allumer, lui désigne un appareil photo et susurre :

— Donne-moi l’envie d’être désirable, d’être ta fille de papier, celle qui est différente, qui te fait de l’effet et dirige-moi que tu le veux !

Le cerveau en fusion, Florian agrippe un boîtier et la gorge sèche, la dirige lui faisant prendre des poses de plus en plus lascives. Sensuelle jusqu’au bout des ongles, Nadège ondule, éclatante de volupté, exhibant son corps à l’objectif qui la traque.

La bosse du pantalon du photographe commence à revêtir une certaine ampleur, ce qui l’excite encore plus. Elle prend alors des poses exhibant impudiquement son bassin et ses fesses rebondies. Puis se retournant, elle offre un panorama inégalé sur un mince string mouillé qui ne fait rien ignorer de ses reliefs intimes, des boucles blondes de sa toison évadant ci et là. Tremblant de désir contenu, Florian transpire abondamment derrière son objectif. Puis d’un geste brusque, défait son pantalon afin d’être plus à l’aise. Ce faisant, il dévoile à Nadège un sexe tendu sous un slip devenu bien étroit. Cette vue déchaîne alors son modèle qui se caresse le corps à travers le mince body maillé, soupesant ses seins, frôlant ses bras et ses jambes, câlinant son ventre et ses fesses et glissant un doigt sur un string détrempé.

Ce spectacle érotique et sensuel en diable a raison des derniers atomes de résistance d’un Florian fou de désir et de possession. Dans un dernier éclair de lucidité, il pose son boîtier au sol avant de se jeter comme une bête en rut sur sa proie consentante. L’instant d’après, le body part en lambeaux sous les mains déchaînés et il se rue sur les seins lourds dévoilés pour les couvrir de sa bouche et de ses mains. Nadège en soupire d’aise. Ils roulent tous les deux sur le sol, enlacés, entremêlés. Elle est à présent allongée sur le dos, avec Florian entre ses jambes qui arrache avec ses dents le mince string qui ne résiste pas longtemps. La toison détrempée exhibée, il plonge sa langue à la recherche de ses reliefs et de sa fente. Révulsée, elle en râle d’aise et écarte les bras de volupté. Sa main rencontre alors l’appareil photo qu’elle attrape.

Puis elle décide de flasher à son tour son amant qui fourrage en elle. Ce dernier se redresse, baissant son slip afin de libérer un sexe turgescent et gonflé à bloc qu’elle photographie aussitôt. Dard en avant, il entreprend d’entrer doucement en elle puis son gland posé sur les boucles blondes de sa toison, il cherche l’entrée de sa fente humide qu’il trouve rapidement et s’enfonce en elle. Nadège ne perd rien à travers l’objectif de toute cette intromission en elle, étant à la fois au cœur de l’action et voyeuse. Avec application et douceur d’abord puis énergiquement et pistonnant, Florian s’active en elle, lui laissant néanmoins le champ libre pour les photos. N’en pouvant plus elle-même, Nadège se masturbe, photographiant ses doigts qui plongent en elle et cette queue qui la laboure. Abandonnant l’objectif qui vient se caler entre ses seins, elle bascule la tête en arrière et ne songe plus à son plaisir qui ne va pas tarder.

Un rugissement de plaisir retentit puis une longue salve explose en elle, chaude, gluante, Florian jouit comme une bête qui s’abandonne totalement à ses instincts les plus primaires, ce qui déclenche une vague de plaisir qui la submerge, irradiant son corps exacerbé.
Enlevant le boîtier, Florian s’affale en elle, exigeant chaque parcelle de son ventre et de ses seins tandis qu’il lui dévore le cou et les oreilles, le nez plongé dans ses mèches blondes. Elle caresse son crâne lisse, son dos large, ses petites fesses bien serrées. Il a encore quelques spasmes de plaisir, sa queue mollissant doucement en elle.

Quelques instants plus tard, c’est lui qui se retrouve sur le dos, tandis qu’elle lèche délicatement la queue poisseuse qu’elle accueille ensuite dans sa bouche. C’est la première fois qu’elle accepte cette pratique avec autant de naturel, prise de son initiative. Elle éprouve un sentiment de puissance, de maîtrise sur son homme de l’avoir contre sa langue dans sa bouche chaude et humide. Florian en soupire d’aise. Elle s’attaque alors à ses couilles qu’elle malaxe doucement, jouant avec les boules charnues sous la fine peau. Il en halète de plaisir.

Prise d’une pulsion subite, elle retire sa queue de sa bouche qu’elle lèche du bout de la langue pour couvrir son doigt de salive et de sperme. Il en tremble d’excitation. Elle le replonge dans sa bouche accueillante, lui offrant un traitement d’enfer avec sa langue et la succion qu’elle exerce sur sa bite redressée. Elle aventure son doigt lubrifié entre ses fesses, à la recherche d’un endroit interdit. Elle a envie d’aller en lui. Il a bien un léger sursaut quand le doigt caresse la cuvette de l’anus mais il s’ouvre quand même sous l’intrusion. Plusieurs lubrifications sont nécessaires et il regarde fasciné ce doigt qui se frotte à son sexe et à la langue de son amante avant d’aller le titiller au plus intime. Celui-ci s’est calé dans son conduit serré et chaud à la recherche du point P qu’il trouve rapidement. Exacerbé au plus profond de lui, la queue pompée, il ne tarde pas à jouir une seconde fois, tapissant la bouche dévoreuse de sa semence chaude. Son doigt toujours en lui, Nadège lâche sa queue qui s’affaisse sur son ventre. Son regard luit, sa bouche est maculée de sperme qu’elle lèche du bout de la langue avant de tout avaler. Il lui capture un sein et l’attire à lui. Elle se décide à sortir de son anus tandis qu’il cherche à l’embrasser.
Ils restent enlacés quelques instants, Florian récupérant une nouvelle vitalité. Il allonge le bras pour attraper le boîtier et dit :

— Chacun son tour…

Nadège ne saisit pas bien ce qu’il signifie par là. Elle comprend vite le double sens de cette phrase dans les secondes qui suivent quand, allongé à plat ventre, il s’insinue sa langue entre ses fesses après avoir photographier sa chatte toujours moite entre ses jambes bien écartées. Il cueille sa cyprine à la source pour venir s’étaler à l’orée de son anus qui se relâche petit à petit.

Il continue ce manège longtemps, titillant sa chatte, fourrageant parfois dedans pour aller humecter son petit trou. Elle sent ensuite un doigt qui plonge en elle, la cherche, la découvre puis sort pour remonter doucement le fond de sa vallée fessière. Arrivée à l’orée de l’anus, des doigts écartant ses fesses puis elle se sent introduite. Elle halète, çà fait un peu mal, il comprend et ralentit sa pression et tournoie délicatement avant de ressortir. Elle en pousse un soupir de soulagement et de déception. Il avise alors la table près de la porte, la soulève pour l’y poser sur les fesses, face à lui. Puis à genoux, il replonge dans sa chatte et recommence le va-et-vient entre sa fente et son petit trou un peu entrouvert. Elle le regarde faire, haletante, se doutant bien de ce qu’il veut d’elle. Parfois, il en profite pour prendre une photo, cadrant son sexe béant, ses seins lourds, son visage plein de désir et de crainte. La masturbant fermement et efficacement, il plonge son sexe dans sa chatte qu’il ramone quelques secondes puis s’en va se positionner plus bas. Il interrompt sa masturbation pour poser la main de Nadège sur sa chatte afin qu’elle s’occupe d’elle. Il prend encore une photo. Puis posément, lentement, il entreprend de pousser son gland dans le fin conduit. Elle serre les lèvres, se masturbe, sentant un truc énorme fouir en elle. Respirant fortement, le cul forcé, elle s’acharne sur sa chatte.

Alternant poussés et poses, Florian a maintenant la moitié de sa tige en elle. Une sensation étrange monte en elle. La sentant se relâcher, il pousse son avantage et s’enfouit en elle, ses couilles battant ses fesses. Il la regarde droit dans les yeux, lui pince les seins et une dernière fois, prend une série de photos d’abord de son visage haletant, de sa bouche entrouverte, de ses yeux luisants et de ses joues cramoisies. Le fait qu’il la possède au plus intime et qu’il la saisit de son objectif immerge Nadège dans une émotion obscure. L’appareil continue à flasher sur ses seins gonflés, son ventre arrondi, son sexe humide et béant puis s’attarde sur son anus perforé, rempli et possédé.

Le boîtier posé, il commence son lent mouvement tandis qu’il lui pelote les seins. La sensation est forte, sa possession absolue. Avide, il torture ses pointes, roule des mamelons, griffe délicatement ses auréoles. La tête renversée, elle se masturbe comme une folle, gémissant sans retenue. Il mélange ses grognements sourds à ses petits cris, la limant, l’échaudant tandis qu’elle sombre dans un tourbillon de fine douleur et de plein plaisir. Les yeux révulsés, elle explose en une kyrielle d’élancements de bien-être, ses contractions pulsent autour de la queue qui la perfore, cette bite qui gicle à son tour en elle, la remplissant, l’obturant.

Comblée, béate, les sens en folie, elle ferme les yeux, se laissant dériver…

Fin conseillée aux âmes romantiques

Il ne fallut pas plus de 6 mois pour que Nadège soit connue du circuit. Sa beauté pulpeuse et mature, sa joie de vivre en font un modèle recherché pour certaines pubs ou pages de catalogues. Ce n’est pas l’opulence mais elle vit bien. Ses jours sont intenses et ses nuits sont torrides. Puis, un beau jour, lors d’une promenade au sommet de la falaise où ils s’étaient rencontrés, tout timide, bafouillant et maugréant, Florian lui offre une petite boîte contenant une magnifique alliance. Elle ne répond rien mais son sourire parle pour elle. Depuis ce jour, Florian ne sera plus jamais grincheux…

Fin déconseillée aux âmes romantiques

Elle ouvre les yeux sur son beau rêve éveillé. Elle est toujours seule au sommet de la falaise, pas même une mouette. Le soleil est là, rougeoyant dans un ciel désespérément gris. Non, elle n’a même pas droit à une petite teinte de bleu. Alors elle avance d’un pas…

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