Attraction Répulsion

Céline

Depuis un certain temps, mon couple n’est plus ce qu’il était. Monsieur rentre tard de son entreprise, il y consacre ses soirées, ses samedis et presque la moitié de ses vacances, me laissant sur les bras nos trois enfants qu’il a réclamé à corps et à cris. Du temps où il était simple cadre, il gagnait peut-être moins mais il était plus dispo et nettement plus présent.
Maintenant, au lieu de gentils mots d’amour murmurés à mon oreille, il n’a plus en bouche qu’Impôts, Urssaf, Fournisseurs, Clients, Délais, bref, rien que des gros mots ! Je commence à être lasse de cette situation : j’ai épousé un homme, pas une machine à fric et à problème.

Le pire dans cette situation, c’est que je n’ai pas de rivale à combattre. S’il rentre tard, c’est bien à cause de son fichu commerce. Au début, j’avais des doutes et j’ai même été l’espionner. Combien de fois ai-je déboulé dans son bureau pour constater qu’il était seul, aucun parfum de femme autour de lui. Oui, il a une maîtresse : son entreprise qu’il a créée lui-même et dont il est légitimement fier mais comment voulez-vous lutter contre ça ?
Quoique, il aime bien que je déboule dans son bureau en furie vers 22 ou 23 heures. Cà dégénère systématiquement en dispute où tous nos griefs voltigent aux quatre coins de la pièce puis dans l’excitation du moment, sous une mystérieuse emprise, nous finissons invariablement sur son bureau à faire l’amour passionnément comme des bêtes et croyez-moi, si ça me coûte cher en vêtements et lingerie (pour lui aussi), question rapport Qualité/Prix, ça les vaut…

Mais ce n’est pas une solution !

Il y a des jours où je songe au divorce, à l’envoyer paître, lui et sa satanée entreprise. D’ailleurs, je n’aurai aucun mal à me recaser car, malgré mes trois grossesses, j’ai de beaux restes et pas mal de succès auprès des mâles, surtout auprès de Marc. Il faut dire que je continue la gym, la natation et un peu de danse sans parler du jogging, plus une nourriture équilibrée et bio. Je parais facilement dix de moins. À ce tarif, si ça continue comme ça, je finirai par être la fille de mon mari !

Franck

Et je remplis de la paperasserie, et je remplis le formulaire machin ! Si j’avais su, je n’aurais pas créé d’entreprise ! Il y a toujours un truc administratif de derrière les fagots à remplir pour la veille. Déjà qu’avec les clients et les fournisseurs, ce n’est pas triste mais quand l’administration y met son nez… Parfois, je regrette le temps où j’étais un simple employé. Je ne travaillais peut-être pas à mon compte mais au moins, une fois ma journée finie, j’avais la paix !

J’entends d’ici ma femme râler. Qu’est-ce qu’elle y comprend, elle ? Rien, bien sur ! Madame est fonctionnaire, fille de fonctionnaires ! Parfois je me demande si j’aurais pas dû entrer, moi aussi, dans la fonction publique, histoire de finir comme elle au plus tard vers 17 heures…

Ah tiens, Dumongier a encore fait une connerie ! Il cumule ce mois-ci ! Holà, purée, il n’a pas fait dans le détail, ce con de Dumongier ! Houlala, la totale qu’il m’a fait là ! Je comprends mieux pourquoi ces derniers temps, il se tenait à carreaux ; il n’y avait pas de quoi pavoiser ! S’il continue ainsi, père de cinq gosses ou pas, il ira pointer à l’Anpe !

Je me prends la tête à deux mains, je sens que les jours qui vont venir ne vont pas être tristes. Tiens, c’est curieux, j’ai toujours cette impression d’avoir oublier quelque chose, ce sentiment me poursuit depuis ce matin…

Je verrais ça plus tard : pour l’instant, j’ai plus urgent…

Céline

Il fait chier, mon bonhomme de mari ! Il est 21 heures dépassées ! Surtout un jour comme aujourd’hui ! Attends un peu, mon gaillard !

En rogne, je fonce vers la cuisine, je passe devant Fanny, ma sœur cadette qui est venue s’occuper ce soir des enfants. Celle-ci préfère aller voir ailleurs si j’y suis. J’embarque au passage le seau à champagne, je fourre une bouteille dedans et direction le frigo. Là, j’arrose copieusement le tout par un tas de glaçons en forme de petits cœurs. Des petits cœurs… tu parles !

Un dernier coup d’œil à ma tenue et à mon maquillage : tout est ok, parfait. Je me traite d’idiote d’avoir pris tout ce temps pour rien. Pour rien ? On verra mais il y en a marre, vraiment marre !

Juste avant de sortir, j’enfourne deux flûtes parmi les glaçons dans le seau. Puis me voilà partie dans ma voiture vers cette saloperie de cochonnerie d’entreprise à la con ! Je manque de griller un feu. Je me calme. Doucement. Voilà. Je suis calme, paisible, zen, cool…

Les mains un peu crispées sur le volant, je me dirige vers la sortie sud de la ville. Je n’ai que 4 kilomètres à parcourir sur une route assez déserte à cette heure tardive. En journée, c’est une autre histoire. Encore un dernier virage et j’aperçois l’entreprise. Comme de coutume, la lumière de son bureau est la seule du secteur à être encore allumée.

Franck

Meeeerdeuuuu !!!

J’y suis ! C’est notre anniversaire de mariage ! Nom de dieu de nom de dieu, je vais me faire étriper sur place ! Plus un instant à perdre ! Il est quelle heure ? Merde, y a plus rien d’ouvert, même pour un bouquet de fleurs ou un petit cadeau ! Je comprends mieux pourquoi ce matin, elle m’a demandé de rentrer tôt et moi, pauvre cloche, j’ai répondu « bien sur » avec un grand sourire, histoire d’avoir la paix… Elle a dû comprendre que j’avais compris mais j’avais tout faux, complètement à côté de la plaque !

Je me lève précipitamment de mon siège, ne sachant quelle excuse invoquer. Je tourne en rond, je cherche, je ne trouve pas. Quand, d’un coup, une idée me traverse la tête. Je me rue vers le bureau du comptable, je fouille le dossier Sénégal et je trouve l’enveloppe convoitée. Je jette un coup d’œil dedans : tout va bien.

Je sais que ce n’est pas beau ce que je viens d’imaginer mais entre ça et rien, je préfère ma combine minable plutôt que de me faire dilacérer sur place par une épouse en furie ! J’espère que ça fonctionnera, j’espère de tout cœur que ça fonctionnera ! Je fouille le secrétariat et je trouve une autre enveloppe toute rose, plus de circonstance. Je reviens dans mon bureau, je pose l’enveloppe à côté de ma lampe de bureau et je rédige un petit mot de ma plus belle plume et je glisse le tout dans l’enveloppe rose. Je me débrouillerais demain avec les personnes concernées. J’esquisse un petit sourire, l’enveloppe dans les mains, je suis assez content de moi.

D’un coup, la porte vole en éclat et ma furie de femme entre en trombe. J’ai le temps d’apprécier fugacement les efforts qu’elle a consenti pour notre soirée. Elle est vraiment magnifique dans cet ensemble lamé, toute svelte, ses petits seins bien en avant, ses longs cheveux cendrés en cascade sur ses épaules presque nues. Elle fonce droit sur moi dans le cliquetis de ses talons aiguilles, ses jambes fuselées gainées de noir luisant. Ses yeux noisette lancent des éclairs, sa bouche rouge forme un trait rude, sa mâchoire crispée ne déforme en rien l’ovale quasi parfait de son visage harmonieux. Bon dieu, elle est vraiment belle à son âge ; elle a toujours été belle, jeune, magnifique, c’est moi qui ais mal vieilli…

Tenant un seau à champagne d’une main, elle balaye mon bureau d’un vaste mouvement de bras et envoie valser toutes les affaires de mon bureau au sol, sauf ma lampe qui échappe de peu à son action dévastatrice. Puis d’un coup sec, elle pose violemment son seau devant mon nez, quelques glaçons viennent rebondir sur le bureau.

J’en ai des sueurs froides. Je joue le tout pour le tout. Armé d’un sourire circonstancié, je tends mon enveloppe à deux mains vers elle et dis d’une voix ferme :

Céline

Bon anniversaire !

Il vient de me dire « Bon anniversaire » !!! Mais il se fout de moi !? A fond !! Et puis, c’est quoi cette enveloppe ridicule, toute rose qu’il me tend ? Etrange, il affiche un large sourire alors de d’habitude, on dirait plutôt un petit garçon pris en faute, la main dans le sac.

Intriguée, lui lançant un regard noir, je lui arrache l’enveloppe des mains et je regarde dedans : il y a trois morceaux de papier. J’extirpe la plus grande feuille pour la lire. Stupéfaite, j’écarquille les yeux : il m’offre un séjour en amoureux pour nous deux au Sénégal. Surprise, je lâche la feuille pour replonger dans l’enveloppe et j’en ressors deux billets d’avion pour la fin du mois, dans moins de deux semaines.

Alors là, il me scie complètement !

Franck

J’ai l’air calme et serein mais, intérieurement, je n’en mène pas large. Vu l’expression qu’elle a sur son visage, je pense que mon idée infâme fonctionne. Elle a la bouche ouverte, ses adorables yeux noisette grand ouverts, les deux billets d’avion dans ses mains qui tremblent légèrement.

Pourvu que personne ne lui vende la mèche. De toutes façons, seul le comptable et mon associé sont pour l’instant au courant de ce voyage de prospection au Sénégal. Dans le pire des cas, je pourrais toujours prétendre d’avoir tenté de joindre l’utile à l’agréable. Il faudra que je les mette au parfum demain, si je n’ai pas été tué avant, car si elle découvre que je l’ai honteusement bluffé…

Bon, maintenant, il va falloir aborder la phase 2 de mon mensonge et comme je n’ai rien planifier d’avance, il va falloir y aller au feeling. Je suis en train de me rendre compte que mon couple bat plus de l’aile que je ne le croyais et que je risque, peut-être, de perdre ma femme si je continue à la négliger comme je le fais actuellement. C’est étrange : il faut qu’elle soit là, devant moi en furie, ce soir, un énorme mensonge entre nous pour que je réalise à quel point je tiens à elle. Dans le temps, j’étais plus perspicace !

Cette société, ma société m’a bouffé… Dois-je réussir un rêve pour en perdre un autre ?

Céline

Il m’a scié, complètement scié, je ne sais plus quoi dire, plus quoi penser. Je me demande à quoi il joue, pourquoi n’est-il pas rentré tout de suite à la maison ? C’aurait été fantastique qu’il me remette cette enveloppe au restaurant en tête à tête ou carrément au lit…

Désorientée, je jette un coup d’œil à mes pieds : diverses feuilles sont étalées, beaucoup d’entre elles sont à l’entête de l’URSSAF. Peut-être des formalités à remplir pour demain. Déjà, je lui cherche des excuses. Je le regarde attentivement : le Franck que j’ai aimé, il y a 15 ans, est loin. L’homme qui est en face de moi est devenu un adulte plus sérieux, moins insouciant, moins rieur, moins tendre. Il est devenu trop responsable, trop ambitieux. Je sais qu’il le fait aussi pour moi, pour ses enfants, pour nous. Mais j’estime que le prix à payer devient de plus en plus lourd. De plus, Marc, un de mes amours d’enfance n’hésite plus à me courtiser ouvertement. Il a bien compris qu’il pouvait tenter à nouveau sa chance. Il est plus tendre, plus « artiste ». Je sais que, lui, il resterait à mes côtés pour s’occuper de moi tendrement.

Je ne sais plus quoi penser, je suis face à un choix. Je n’osais pas trop y penser ces derniers temps, j’enfouissais cette pensée au plus profond de ma mémoire mais maintenant que je suis face à mon mari, le père de mes enfants, je vois en surimpression le visage de Marc.

Pourquoi ? Peut-être toute cette frustration. Et que penser de ce séjour pour deux ?

Franck

Elle est perplexe, elle hésite, je le vois bien. Je dois reconnaître qu’à sa place, j’aurais la même réaction. Comme on dirait au tennis, la balle est dans mon camp. D’ailleurs, depuis combien de temps, je n’ai pas joué au tennis alors que j’étais membre d’un club depuis mon enfance ?

Je regarde stupidement le seau à champagne avec la bouteille au-dedans, une très bonne marque. Je n’arrive pas à trouver la suite à donner, je cale, je n’ai rien préparé. Bref, j’ai l’air con. Si d’ici quelques secondes, je ne trouve rien, je sens que je vais perdre mon avantage. Alors, faute de mieux, je m’empare des deux flûtes situées dans le seau et je les pose sur le côté puis, approchant mon fauteuil à roulette du bureau, je saisis la bouteille de champagne afin de la déboucher.

Céline

Plop !

C’est le bruit du bouchon qui me sort de ma torpeur. Il a l’air calme, mon époux, mais je vois bien à ses mains qui tremblent légèrement que c’est une façade. Il remplit à présent les deux flûtes et en pousse une vers moi.

Je me colle à son bureau, j’écarte la coupe sous son regard interrogateur, puis remontant légèrement le bas de mon ensemble qui m’arrive à mi-cuisses, je grimpe délibérément sur le plateau de cuir. C’est à son tour d’écarquiller les yeux quand je me déplace à quatre pattes sur son bureau puis que je m’assieds, jambes écartées face à lui, mes talons aiguilles posés sur les accoudoirs de son fauteuil à roulette.

Je le domine parfaitement, je l’enserre, je garde captif entre mes jambes. Il passe un doigt hésitant dans son col. Visiblement, la situation semble lui échapper.

Franck

Panique à bord : je ne pige plus rien au scénario !

Quelque part, ça m’arrange, ça m’évite de me creuser la tête à chercher une suite plausible sans faire d’impair. De l’autre, je suis paumé…

Mais elle me fait quoi, là ? Elle remonte délibérément le bas de son ensemble lamé jusqu’à sa taille et j’ai sous les yeux le spectacle ravissant d’un string sombre et des bas autofixants noirs aux mille paillettes qui luisent, gainant ses magnifiques jambes. Le contraste entre ces tissus sombres et sa peau blanche est époustouflant.

C’est une invitation claire et nette au sexe mais quelque chose dans son regard m’arrête.

A présent, elle se soulève légèrement sur une main puis de l’autre, d’un geste assuré, elle fait glisser son string, me dévoilant sa touffe blonde bouclée. Elle bascule en arrière, m’offrant alors une vue imprenable sur son sexe excitant aux lèvres délicatement entrouvertes. Ses talons aiguilles passent au raz de mon nez quand elle retire son string pour l’envoyer près de la fenêtre.

Vulve offerte, ses pieds à nouveau sur les accoudoirs de mon fauteuil, elle saisit sa flûte de champagne, la boit cul sec puis s’en ressert une autre qu’elle vide à moitié. Elle me fixe toujours de cet étrange regard que je ne lui connais pas.

Puis, délibérément, elle renverse lentement sa flûte, inondant sa touffe de champagne et n’a qu’un seul mot :

Céline

Lèche !

Je veux qu’il me lèche !

Et qu’il fasse bien ! Qu’il me prenne avec sa langue qu’il sait si bien utiliser pour m’embobiner et en fonction du résultat, j’aviserai… Alors, il se décide, oui ou merde ? On va pas y passer la nuit !!

Aaaah bon ! Il se décide et dans le bon sens. Tout de même ! Enfin, ça change un peu. D’habitude, c’est moi qui doit lui faire une petite faveur et je commençais à connaître sur le bout de ma langue les moindres recoins de sa bite et l’idée d’en explorer d’autres, celle de Marc par exemple, me turlupinait, c’est le cas de le dire ! Houlà, je commence à me dévergonder joyeusement, le champagne ou autre chose ? N’empêche que c’est vachement bon de sentir sa langue m’explorer la chatte, j’aurais dû l’exiger depuis plus longtemps…

Je me verrais bien jouir à répétition toute une nuit ainsi avec des tas de langues dans la foufoune, tout en suçant quelques queues, rien que pour le plaisir… Je parie que le champagne doit être sacrément alcoolisé pour que je tienne des propos pareils mais une fois de temps en temps, ça ne fait pas de mal de se lâcher un peu ! Je gigote un peu afin de diriger sa langue au bon endroit. Il n’y a pas à dire, ce n’est vraiment pas mal du tout de se faire servir ainsi, je comprends mieux Monsieur et sa marotte de se faire faire des fellations pour un oui ou pour un non ; surtout que je ne les lui refusais pas… un peu par gourmandise, je l’avoue…

Franck

Je n’ai pas trop l’habitude d’aller par là. Enfin, je veux dire qu’en général, c’est autre chose que je fourre à cet endroit. Bon, comme il est vrai que je passe mon temps à me faire faire quelques privautés sous forme de joyeuses sucettes, j’aurais mauvaise grâce à lui refuser mais quand même !

Décidément, ça ne me convient guère, ce genre de pratique…

A prime vue, elle aime, c’est toujours ça de pris.

Céline

Le regard dans le vague, la tête en arrière, je me laisse aller. J’aurais dû lui imposer ce genre de pratique bien avant. Il est un peu malhabile mais chacun son tour à lécher l’autre. Un bon petit coup de langue bien ajuster me fait frémir, je penche la tête sur le côté, j’entrouvre mes yeux. Mon regard se pose sur les billets d’avion. Quelque chose me titille : on dirait qu’il y a quelque chose d’écrit sur l’un des billets.
Je pivote légèrement, ma chatte encore plus pressée sur la bouche de mon mari. Du bout des doigts, j’attire le billet d’avion qui m’intrigue. Non, il n’y a rien d’écrit dessus mais je crois distinguer quelque chose en creux sur le papier. Je comprends alors que j’ai entrevu sous la lumière rasante ce qui avait dû être écrit sur l’enveloppe dans laquelle étaient glissées les billets, bref une écriture en relief.
Par amusement, je fais pivoter le papier afin de lire l’empreinte.

Franck

Je commence à lasser. Dans mon esprit un homme ça baise avec son dard, pas avec sa langue. Je décide alors d’arrêter pour passer aux choses sérieuses. Je relève la tête d’entre ses cuisses pour lui demander de passer à la suite :

— On passe à la suite, Céline, parce que léchouiller ta chatte, c’est bien beau mais y aller, c’est mi…

Je suis suspendu au dernier mot : le regard qu’elle me lance n’est pas du tout engageant. Je ne comprends rien à ce qui se passe quand, d’un coup, j’avise le billet d’avion posé près de sa main. Avec effarement, je distingue parfaitement sous la lumière rasante mon nom et celui de mon associé ainsi que la mention « Sénégal – Voyage de prospection « .

Ah merdeuuuuu ! Je suis grillé !
Non, non, il faut que je trouve une solution, un truc à inventer, oui, c’est ça, une erreur d’enveloppe ou un truc comme ça !!

Brusquement, je suis violemment repoussé et j’arrive les quatre fers en l’air sur le sol. J’entends vaguement une porte qui claque tandis que je me relève péniblement.

Céline

Je suis furieuse, déchaînée ! Ah c’est comme ça ! Ah, Môsieur se fout de moi !!

Comme par enchantement, ma voiture semble se diriger toute seule dans les méandres de la ville. Néanmoins, je sais parfaitement où je vais. Une place est libre devant la maison blanche au grand portail. Je bondis hors de ma voiture et je sonne à tout rompre.

Peu de temps après, un Marc particulièrement étonné m’ouvre sa porte, il s’efface devant moi sans un mot. Il faut dire que vu mon expression, il doit comprendre que ce n’est pas trop le moment de l’ouvrir, même s’il n’y est pour rien. Je fonce dans son salon, il me suit puis s’approche du bar. Une simple lampe posée dans un coin éclaire la pièce de sa faible lueur.

— Tu désires quelque chose ?
— Whisky Vodka !
— Whisky Vodka ?

Il hausse les sourcils mais s’exécute. D’habitude, c’est plutôt Coca Lite. Pas ce soir !

Il revient vers moi :

— Avec ou sans glaçon ?
— Ça ira très bien sans !

Je lui arrache presque le verre des mains et ingurgite le liquide brûlant d’un seul trait. De la lave en fusion, ce truc imbuvable ; ça me vrille les entrailles, ça m’irradie le corps. Je reste comme figée, tétanisée. Inquiet, Marc m’ôte le verre des mains qu’il repose sur le bar puis pose ses mains chaudes sur mes bras. Ce simple geste me fait un bien fou. Il me dévisage.

— Tu es sûre que ça va bien, toi ?

Je ne réponds pas ; c’est évident, non !?

— Assied-toi, je préfère…

Et il essaye de me pousser dans le canapé, juste derrière moi. Je résiste ; pas question !

— Non ! Je préfère rester debout !

Je l’ai dit sur un tel ton qu’il préfère me lâcher. Il met alors ses mains dans ses poches, son attitude classique quand il ne sait pas quoi faire. C’est fou ce que je me souviens des moindres détails de notre relation d’il y a plus de dix ans, avant que Franck ne vienne dans ma vie.
Je réalise que j’ai quitté Marc pour un grand fauve sexuel, un type avec lequel j’avais envie de baiser à fond, un macho pur jus. Bref sexe contre tendresse. Ça a duré quelques temps mais les parties de jambes en l’air ne remplissent pas une vie : pour ce faire, j’ai mes enfants…

Mais pas d’homme.

Il s’adosse au bar.

— Je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas mais le simple fait que tu débarques chez moi si tard, 22 heures au bas mot, me semble particulièrement… étrange ! Je me trompe ?

Je coupe court. Je m’approche de lui :

— Tu tiens toujours à moi ?
— Pardon ?
— Est-ce que tu tiens toujours à moi ?
— Je n’ai jamais renoncé… Avoue-t-il.
— Pourtant, tu as eu des aventures…
— Des pâles copies de toi. Mais toi, tu t’es mariée, je te signale !
— Je sais.

Nous sommes debout, l’un en face de l’autre, un mètre de vide, douze ans entre nous.

— Prends-moi !

L’espace d’un instant, il est interloqué, il sort ses mains de ses poches. Je vois bien qu’il cogite à tout va, il sait comme moi qu’il faut choisir une solution, une direction. Moi, je fais peut-être une connerie par vengeance, par dépit ou par lucidité. Trois, quatre secondes à peine… Trois, quatre secondes…

D’un geste fougueux, il me saisit par la taille et m’attire à lui. Je sens son corps robuste contre le mien, sa chaleur qui m’enveloppe.

— Comme ça ? sans remord ni regret ? Gronde-t-il.
— Comme ça ! A prendre ou à laisser !

Il m’attire encore plus à lui, nos ventres sont plaqués l’un à l’autre, je sens nettement la bosse de son pantalon sur mon mont de Vénus. C’est troublant, c’est excitant.

— Je n’ai pas pour habitude de faire l’amour à une femme uniquement pour qu’elle se venge… Même, s’il s’agit de toi ! Surtout s’il s’agit de toi ! J’en encore trop de sentiments et d’estime pour toi pour nous abaisser à ça !
— Ah oui ? Et bien ce n’est pas ce que dit ta queue bien raide !

Il me regarde intrigué, relâchant son emprise. Je me dégage de ses bras.

— Tu m’inquiètes…
— T’occupe ! Tu es vraiment sûr que ça ne t’intéresse pas ?

Alors je remonte le bas de ma robe lamée, lui dévoilant ma touffe dorée toute prête à l’accueillir. Le spectacle doit lui plaire car il me dévore littéralement des yeux. Je réalise que j’ai toujours mes bas autofixants noirs qui scintillent et que dans la lueur du salon, je dois lui donner une image équivoque…
Il se racle péniblement la gorge et semble faire un terrible effort sur lui-même. Par contre, je distingue nettement une bosse plus importante sous son pantalon… La situation m’amuse mais son hésitation me peine aussi.

— Que ça ? Demande-t-il d’une voix narquoise mais troublée.

Ah ben non, monsieur s’amuse lui aussi. Tu en veux ? Tu en auras ! Pour seule réponse à sa question, je fais doucement glisser une première bretelle sur mon épaule nue. Il est fasciné, je le vois à son regard, son attitude, malgré la faible luminosité qui nous baigne. Plus posément, il s’adosse au bar, les bras croisés sur sa poitrine ; il semble attendre la suite avec intérêt.
Alors l’autre bretelle glisse à son tour tandis que doucement, je lui tourne le dos. Ma robe lamée coulisse lentement sur mon corps frémissant tandis que je sens son regard avide sur mon dos qui se dénude peu à peu. Le tissu cale un léger instant sur mes hanches ; un geste brusque et mon seul vêtement chute au sol, à mes pieds. Il me contemple à présent, nue, seulement habillée de mes bas et de mes talons aiguilles. Dans cette atmosphère électrique, dans le jeu des lumières et des ombres, je dois faire pute ainsi mais ce soir, je me fiche royalement : je ne veux que mon plaisir et son désir.

Lascivement, toujours de dos, je fais glisser mes mains le long de mon corps. C’est bien l’une des premières fois que je le fais et je n’en ai aucune honte. J’entends derrière moi sa respiration de plus en plus saccadée, je sens instinctivement sa tension, son désir, sa convoitise ; je suis fière de mon pouvoir sur lui.
Alors je me retourne doucement, imperceptiblement vers lui afin de lui dévoiler mon côté face, lui faire redécouvrir tout ce qu’il a perdu depuis douze ans. La faible lampe du salon aidant, ma silhouette, mon ventre légèrement courbe, mes fesses se découpent parfaitement à ses yeux, mes seins menus aux pointes vives sont des ombres chinoises qu’il convoite. Je le vois qui quitte le bar pour s’accouder derrière un fauteuil. Sur le coup, je ne comprends pas mais je le suis intensément du regard. C’est alors que je saisis la manœuvre, la lumière dorée éclaire maintenant nettement mieux mon corps en ombres et clartés, magnifiant mes reliefs, mes creux, exacerbant ma touffe en une sombre forêt profonde. Mes tétons dessinent de longs traits noirs sur l’arrondi menu de mes seins, ma propre ombre ondule sur mon corps, je suis comme une œuvre picturale. Marc est suspendu à mon corps, cet instant magique est jouissif : un homme en admiration, rien que pour moi, rien que par moi.

Délaissant le fauteuil, il s’approche doucement à pas mesurés vers moi, son regard fixé sur moi. Je sais qu’il me veut et que ses minces réticences sont évanouies…

Franck

J’ai un mauvais pressentiment. Je suis arrivé à la maison et toujours pas de Céline. Sa voiture n’est pas là et j’ai scrupuleusement suivi le chemin qu’elle emprunte d’habitude pour entre le garage et notre maison. Rien.

Je suis inquiet. Où diable peut-elle être ?

Je reconnais que j’ai fait fort ce coup-ci. Bon. Mais ce n’est pas elle qui doit gérer une société, qui doit porter la responsabilité de tous ces gens qui travaillent pour moi. Et c’est une lourde responsabilité !

Néanmoins, je vais voir Fanny, ma petite belle-sœur, histoire d’être sûr :

— Fanny, tu ne sais pas où est passée Céline ?
— Non ! La dernière fois que je l’ai vue, c’était, il y a une heure quand elle est partie te rejoindre au garage. Elle était d’ailleurs pas de très bon poil !
— Je sais, merci.

Je quitte la pièce. Mais où est-elle et que fait-elle ?

C’est alors que je réalise que sa voiture possède un système GPS. Vous me direz : et alors ? Alors, si le GPS permet de savoir où on se trouve, surtout quand on est paumé, il est aussi réversible. Je sais, ce n’est pas tout à fait légal mais en tant que garagiste, je connais tous les petits trucs. Je fonce à l’étage pour trouver la référence exacte du système que j’ai installé sur la voiture de ma femme. Cinq minutes plus tard et beaucoup de papiers au sol, j’ai sa codification en main. Je redescends à toute allure, passe devant une Fanny assez intriguée, bien qu’avachie dans son fauteuil et je fonce ouvrir le coffre arrière de ma voiture, direction le scanner.

Je me félicite intérieurement d’avoir installé un système actif et non passif : je saurais dans quelques temps où, diable, elle peut bien être ! Après quelques manipulations en suivant scrupuleusement le manuel en cinq langues, je finis par obtenir les coordonnées lamberts désirées. Très bien ! Demi-tour fixe vers la maison et l’ordinateur. Je piaffe d’impatience pendant que la machine se lance. Quelques longues minutes plus tard, j’ai enfin accès au logiciel de cartographie. Ah, c’est au nord de la ville, dans les quartiers intellos, pas loin de l’université. Je zoome sur une partie du quartier, le GPS est sensible à cinquante mètre près en théorie mais il faut compter au moins deux cents. Bon, ça ira, il n’y a pas foule dans ce coin-là. Je connais assez bien car c’est là que…

Nom de dieu ! C’est pas par là qu’habite son ex ?

Céline

Waoow que c’est bon ! Marc est à mes pieds en train de me faire une petite langue d’enfer ! Juste après avoir parcouru mon corps de mille baisers brûlants et caresses excitantes. Il est complètement niché sous moi, sa bouche rivée à mon sexe entre mes jambes largement écartées tandis que je ferme les yeux, savourant sa caresse humide. Je sens ses joues légèrement râpeuses sur le haut de mes cuisses, juste au-dessus de mes bas. Il lèche à merveille, ses moindres coups de langue sont divins et dire que j’ai été privée de ça depuis douze ans ! Il était moins expert avant, trop timide. L’âge mûr a du bon chez certains hommes…

De temps à autre, sa langue farfouilleuse s’égare ailleurs dans mon sillon, ça me fait plein de choses quand il frôle ainsi mon anus. Je sens que ce soir va être un très grand soir ! Je me sens toute chose que j’en ferais même pipi sur lui. Houlà, à quoi je pense là !?

Il caresse mes jambes doucement, lascivement, il remonte petit à petit, ça me flaque des frissons partout. Et sa langue, et ses lèvres sur mon sexe dégoulinant ! Pourquoi je n’en ai pas profité avant ? Rien que pour ça, ça valait le coup !

Franck

Ne paniquons pas, c’est peut-être un hasard… Elle en connaît personne d’autre qui habiterait là ? Non, je ne vois pas. Si je me pointe chez son ex et qu’elle n’y est pas, j’aurais vraiment l’air d’un con. Mais si elle y est, j’aurais l’air de quoi ?

Tant pis, faut que je sache ! Je vais aller faire un tour dans le quartier et je verrais bien où elle a garé sa voiture…

Céline

Oh le salaud ! Oh que c’est bon ce qu’il me fait avec ses doigts ! Il m’a renversée sur le dos dans le canapé et il profite un max de ma position complètement ouverte, offerte comme sur un plateau.
Je trouve qu’il s’enhardit beaucoup, de plus en plus. Sa langue a définitivement capturé mon clitoris qu’elle enveloppe tout en douceur tandis que ses doigts frôlent mes lèvres gonflées et s’aventurent délicatement dans ma grotte, épousant doucement mes parois sensibles. Progressivement, je me sens investie par ses doigts qui plongent, plus nombreux en moi, cherchant mes reliefs, mon intimité, se chargeant de ma cyprine. Ils jouent en moi, déclanchant des sensations inconnues, très différentes de la queue de mon Franck de mari. Je ne sais pas jusqu’où ça me amènera mais je suis partante et plutôt deux fois qu’une.

Heureuse, je plonge mes doigts dans la chevelure de mon lécheur, le dirigeant légèrement vers les endroits les plus exigeants de sa langue habile. À travers mes yeux mi-clos, j’entrevois mes seins comme deux monts rebondis, surmontés de deux pointes rouges érigées vers le plafond. Je suis surprise de les voir si grandes, projetant leurs ombres sur l’arrondi de mes seins tels deux poteaux rigides. Une de mes mains abandonnent alors la chevelure de mon amant pour venir titiller ces pointes sensibles. Le simple contact de mes doigts déclenche des ondes extraordinaires dans tout mon corps tendu, comme prêt à rompre.
Marc a visiblement compris ce qui se passait en moi car une de ses mains abandonne ma cuisse pour se poser sur mon sein libre qu’il commence à malaxer fermement mais doucement. Durant ce temps, un doigt s’en vient agacer de façon de plus en plus précise ma rondelle qui réagit positivement à mon grand étonnement. Mon entrée interdite semble se détendre, voire même s’entrouvrir. Sa bouche s’active sur mes lèvres qu’il suce et aspire finement, ses doigts plongent de plus belle en moi, l’un d’eux faisant souvent l’aller retour entre ma vulve détrempée et mon petit trou.

Aaah, le salaud !! D’un coup, son doigt investit mon anus, plongeant posément dedans, se frayant un chemin dans mes chaudes entrailles. Dans le même temps, ses lèvres viennent d’aspirer mon clitoris qu’elles enrobent chaudement. Et il vient de me pincer férocement le téton. Ces trois actions simultanées irradient en moi une onde de plaisir et de fine douleur, une vague de jouissance me submerge, je me débats comme pour m’empaler plus loin encore sur ce doigt inquisiteur. Le résultat ne se fait pas attendre, Marc force le passage étroit et introduit tout son doigt en moi. Cette sensation incongrue d’être possédée ainsi, mon sein qui me vrille sous la torture de ses doigts et ma chatte en folie sous sa langue me font perdre pied et je jouis bruyamment, laissant éclater mon plaisir, sans me soucier, en toute liberté.

Je flotte, je suis ailleurs. Je sens distinctement son doigt en moi à travers les contractions qui irradient du bas de mon ventre. Je me rends compte qu’il en a profité pour me prendre en pince, ses autres doigts dans mon vagin. Avec un peu de honte, j’apprécie de sentir sa caresse étrange à travers la fine paroi qui sépare mes deux endroits de jouissance.

Je m’affaisse littéralement, je m’effondre dans ce canapé, lui laissant mon corps et peut-être plus. Il retire ses doigts de moi, ça me convient, je commençais à les ressentir comme des intrus. Le simple fait qu’ils s’évacuent de moi, de mon cul forcé me donne comme une sorte de petite jouissance insolite que j’en serre les fesses de contentement.

Je souffle tandis qu’il couvre mon ventre frémissant de baisers appuyés. Je reprends l’usage de la parole pour lui demander, l’air déçu :

— Que ça ?

Franck

Je fonce comme un malade là où je crois être ma femme. Comme il est tard, il n’y a pas beaucoup de circulation et j’arrive assez vite. Le quartier est assez grand, je cherche après la voiture de ma femme. Pas là. Pourtant ce fichu GSM m’avait bien dit que c’était dans le coin. À moins qu’elle l’ait mise dans un garage… Dans ce cas, je ne suis pas sorti de l’auberge !

Je réalise qu’il y a deux résidences et donc des parkings quelque part. J’explore à pied le premier clapier à lapins pompeusement nommé « domaine des cyprès », celui près du canal. Rien, si ce n’est un couple d’amoureux que visiblement j’embête. Manifestement, le garçon n’avait pas ses mains dans ses poches…
L’autre résidence est plus loin. Un peu moins clapier à lapins. Rien non plus, si ce n’est un autre couple parvenu à un crantage au-dessus dans l’exploration des différences entre hommes et femmes. Décidément, il y a du sexe dans l’air, dis-je tout bas en souriant. Cette pensée me refroidit : je songe à ce que pourrait faire ma femme, là maintenant.

Je suis persuadé de n’avoir pas fait d’erreur. Alors, où peut-elle bien être ? Il ne me reste plus à arpenter le secteur à pied à la recherche de sa voiture. Il doit y avoir quelques petites rues transversales comme dans toute vieille ville médiévale qui se respecte.

Céline

Mon « que ça » semble l’avoir motivé. Il pose ses doigts gluants sur mes lèvres, les souillant d’un gel curieux et chaud : mes propres sécrétions intimes. Un doigt se fraye un passage entre mes dents. Marc me regarde droit dans les yeux, son désir est flagrant, sa satisfaction aussi.

— Suce celui qui vient de ton beau petit trou du cul !

Alors, j’entrouvre ma bouche pour accueillir un doigt au creux de ma langue. J’accepte sans rechigner alors que cette idée m’aurait révulsée, il y a quelques heures encore.

Avec un naturel qui m’étonne, je déboutonne son pantalon et sa braguette afin d’accéder à son membre déjà dur. L’avoir entre mes mains, sentir sa chaleur entre mes doigts, ses fines palpitations, la douceur de sa peau me chavire. Son odeur puissante m’attire, je veux connaître son goût, palper de ma langue sa rondeur, l’avoir en moi. Alors je m’agenouille doucement, comme au ralenti, il me regarde faire, me suit de son regard brûlant, abasourdi, émerveillé.

Je suis à genoux entre ses pieds, ma bouche enrobant son sexe dur, le servant, l’adorant de ma langue soyeuse. Je masse ses testicules de toute la douceur que je peux, j’enserre sa tige pour mieux la guider en moi, entre mes lèvres avides de son goût, mon nez dans ses poils, dans son odeur musquée.

Je l’entends au-dessus de moi qui soupire d’aise, qui apprécie, qui en redemande encore et encore. Je perçois distinctement les frémissements annonciateurs d’une prochaine éjaculation. Il enchevêtre alors ses doigts dans ma chevelure et me dit doucement :

— Arrête… je ne vais plus résister longtemps !

Alors je continue de plus belle ; c’est ça que je veux, l’avoir en moi, le sentir, le goûter, qu’il se déverse en moi, qu’il rassasie ma soif, plus de dix ans de soif. Il émet une faible protestation mais ma langue est plus forte que sa volonté. Ses doigts s’égarent dans ma chevelure, me caressant doucement. Ses palpitations s’accélèrent, sa verge est agitée de fins soubresauts, sa chaleur augmente. C’est alors qu’il s’oublie en moi, qu’une première salve chaude emplit ma bouche, que sa saveur dégouline dans ma gorge. Je le bois avec délice, le tressaillement de sa queue bat ma langue qui essaye de capturer ses moindres gouttes.

Il s’épanche longuement en moi, dans divers spasmes tandis que je le sens mollir doucement dans ma bouche remplie de son sperme chaud.

Franck

Je cherche, je cherche encore. D’un coup, je distingue une masse sombre devant un grand portail blanc. Je m’approche, c’est bien sa voiture. Pourtant je suis déjà passé par ici et je n’avais rien remarqué. Sûrement le faible éclairage lié au contraste du portail. Je jette un coup d’œil au nom écrit sur la sonnette. Oui, c’est bien ici.

Bon, je fais quoi, je sonne ? J’entre de force ?

A tout hasard, je pousse la porte découpée dans ce grand portail blanc ; elle s’ouvre sans bruit. Alors je me risque à l’intérieur, sous une voûte sombre au sol pavé. Je crois distinguer une sorte de cour plus loin ainsi qu’une faible lueur à gauche, à travers une sorte de jardin. J’avance, inquiet de ce que je peux découvrir.

Céline

Je suis vautrée, béante dans le canapé, ouverte, sa tête entre mes cuisses, sa langue fourrée dans mon sexe en folie. Il lèche divinement, j’ai envie de l’inonder, de remplir sa bouche de ma cyprine. À cette idée, je passe ma langue sur mes lèvres à la recherche des dernières traces de sperme. J’ai adoré avaler sa semence, qu’elle coule en moi jusqu’à mes entrailles. Je me laisse aller, flotter.
Quelques temps après, il abandonne mon sexe, j’entrouvre un œil, un peu déçue. Ce sera de courte durée : il se vautre sur moi, de toute sa masse et pénètre en moi d’un seul jet. Le pieu de chair qu’il introduit en moi me rend folle de désir bestial. Je projette mon bassin en avant pour mieux le caler en moi. Sans plus de préliminaires, dans des halètements bruyants, nos corps coulissent, pistonnent, son mandrin en moi, ma vulve autour. Je plante mes ongles dans ses petites fesses dodues, bien décider à le faire pénétrer plus loin encore. Il répond à mon invite par un pistonnage plus violent encore. Ses poils vrillent son clitoris dévoilé, ses secousses me rendent folle de convoitise ; il est à moi, rien qu’à moi, je l’épuiserai, je le viderai et nulle autre ne pourra plus s’en servir !
D’un coup, il éructe, pousse un cri de victoire, de jouissance profonde. Son désir flagrant déclenche le mien, comme une réaction en chaîne et mes glapissements se mêlent aux siens tandis que je le broie contre moi, afin qu’il m’inonde la chatte comme il m’a submerger la bouche, tout à l’heure alors que je le servais à genoux.
Vidé, il s’affaisse momentanément sur moi, pesant de tout son poids avant de réaliser qu’il m’écrase. Moi, je suis ailleurs, bien, très bien, la chaleur de mon ventre irradie mon corps repu. Il glisse sur le côté, tout en se plaquant à moi, pour ne pas perdre mon contact et sortir de ma vulve bien accueillante.

Nous restons collés l’un à l’autre pendant de longs moments ; je me laisse caresser, ses mains frôlent ma peau, épousent mes reliefs, titillent mes pointes. Il m’embrasse délicatement, tendrement. Au moins, avec lui, il existe un « après » ! Pas comme un quidam de ma connaissance qui s’affale dans son coin pour dormir. Je me sens bien contre lui, dorlotée

Franck

Je vois de la lumière, je m’approche. Il y a deux personnes dans le canapé. La tête blonde de ma femme. Mon sang ne fait qu’un tour. Cette salope me trompe !! Ah non, tu vas voir ce que tu vas voir et l’autre comique aussi, je vais te l’arranger de telle façon que même le dernier des bâtards affamés n’en voudra même pas comme pâté pour chien !!

Je me rue dans la pièce en défonçant la porte-fenêtre qui vole en éclats. En trois enjambés, je suis face à ce foutu canapé et…

Et…

Et merde !!!

Ils sont sagement installés dans un canapé, habillés, pas une mèche qui dépasse, les yeux ahuris fixés sur moi. L’homme tourne sa tête vers la porte-fenêtre pour évaluer les dégâts. Céline passe lentement de la stupéfaction à la colère. L’homme se lève, l’air très décidé, les poings serrés. Je sens que j’ai conclu trop vite…

Céline

Raté, mon cher, raté !!

Nous savions que tu venais et ça, tu ne le sauras jamais ! Retour en arrière de quelques minutes à peine :

Soudain, une sorte de léger vrombissement s’était fait entendre, Marc m’avait alors quittée d’un bond, l’air inquiet. Il m’avait fait signe de se taire puis avait allumé une petite télévision qui trône près du téléphone. De loin, on jurerait un minitel. Puis il m’avait demandé muettement d’approcher et l’instant d’après, j’avais contemplé l’image noir et blanc de mon mari.

En un rien de temps, nous avions été à nouveau présentables, même si, maintenant encore, ma petite culotte est toujours barbouillée de sperme qui me colle la chatte d’une étrange mais agréable façon.

Maintenant, Marc est vraiment fâché pour cette intrusion intempestive et sa porte-fenêtre éparpillée sur la moquette. Moi, aussi, par solidarité.

— C’est quoi, ces manières, Franck ?
— Euh… et bien… écoute…
— Non seulement, tu fous en l’air notre soirée, tu te fous de moi en long et en travers et en plus, il faut que tu viennes foutre ton bordel chez autrui ?
— Céline, écoute ! Je… je croyais que…
— Tu croyais que quoi ? Que je te trompais avec Marc, que je m’envoyais en l’air avec lui, qu’il me faisait jouir comme une petite folle ?

Il ressemble à un gamin pris la main dans le sac. Quelque part, je m’amuse beaucoup. Il tente de reprendre le dessus :

— Eh oh, Céline, n’exagère pas quand même !
— Ah oui ? Et que dois-je penser de ta conduite, là, de défoncer les portes-fenêtres ?
— Je croyais vraiment que…
— Je crois surtout, moi, que tu es un crétin de première ! Déjà avec le coup de tout à l’heure, tu n’étais pas clair mais maintenant, c’est le bouquet, le pompon !!
— Arrête, ne vas pas déballer tout ça sur la place publique !
— Il fallait bien que je m’épanche, moi, môssieur !

Marc reste sur le côté. Je vois que la situation l’amuse quand même. Néanmoins, il sourit un peu jaune en contemplant le trou béant qui donne dans le jardin.

— Bon, et je fais quoi pour ma porte-fenêtre ? Les nuits sont encore fraîches !

Mon mari est coupé net dans la réponse qu’il voulait me faire.

— Euh… J’ai des grands cartons au garage…
— Très bien ! Ca ne vous dérange pas trop d’aller en chercher un ?
— Bé… C’est que…

Je me glisse dans la conversation :

— Allez, vas-y, fais quelque chose de bien, au moins une fois, ce soir !
— Bon, bon ! J’y vais !
— Allez, ouste ! Tu en as assez fait pour ce soir !

C’est alors que Marc enfonce le clou d’une façon magistrale :

— Et dans la foulée, vous en profiterez pour rapporter ici quelques effets de Céline qui désire passer la nuit dans la chambre d’amis.

Alors ça, mon gaillard, rien n’est moins sûr que je reste seule, ce soir, dans un lit !

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